samedi 13 décembre 2008

EPISODE 4 : QUI ÊTES-VOUS, MONSIEUR HARTMANN ? (Partie 3)

Liège. Place Saint-Lambert. Vendredi 12 décembre 2008. 19 heures 23.

Caroline et Marc déambulent parmi les chalets des artisans installés en plein centre-ville à l'occasion des fêtes de fin d'année. Des parfums de vin chaud et de sucreries se mélangent à ceux des salaisons qui abondent sur les étals, attisant ainsi la curiosité des passants en mal de bonne chère. Des chants de Noël diffusés aux quatre coins du marché renforcent cette atmosphère infantile.

Caroline : Je suis allé voir Laura cet après-midi.
Marc : Je sais ! Greg m'a contacté ; il m'a dit que tu étais passée à l'hôpital. Comment va-t-elle ?
Caroline : Elle commence tout doucement à se nourrir seule. Ce n'est pas évident pour elle. Je suis sortie de la chambre les larmes aux yeux, en me demandant ce qu'il allait advenir de nous tous.
Marc : Nous sommes dans une sale situation. J'en ai pleinement conscience mais Monsieur Barnier a été prévenu. Il a dit qu'il réfléchissait à une solution d'urgence pour nous.
Caroline : Très sincèrement, Marc, je ne crois pas aux miracles !
Marc : Essaie de ne plus y penser...
Caroline : Mais qui peut nous en vouloir à ce point ?
Marc : Barnier a été clair dès le départ. Il nous a appris à rester discret sur notre identité mais je crains qu'une personne extérieure au groupe n'ait été mise au courant de notre passé.
Caroline (regardant autour d'elle les badauds) : Marc, j'ai envie de rentrer chez moi.
Marc : Déjà ? On est ici depuis un quart d'heure !
Caroline : Je sais mais je préfère partir. Je ne me sens plus à l'aise, tu comprends ? Partons, s'il-te-plaît...
Marc : OK, OK... Allons-y.

Scène suivante : la caméra filme la berline s'arrêtant devant la maison mitoyenne de Caroline, située dans un quartier tranquille de Grâce, une bourgade de la périphérie liégeoise.

Marc : Vous voilà arrivée à destination, "Mademoiselle" !
Caroline : Merci ! (Caroline, visiblement embarrassée, baisse son regard et mordille sa lèvre inférieure.)
Marc : Qu'y a-t-il, Caro ?
Caroline (intimidée) : Je... Je ne voudrais pas que... Que tu prennes ma proposition pour... Enfin... Comment dire...
Marc (attendant des propos plus clairs) : Prendre ta proposition pour... ?
Caroline : Non, rien. Laisse tomber.
Marc : Non, je vois bien que tu veux me dire quelque chose. Alors, exprimes-toi. Tu as peur que je te réponde « non » ?
Caroline : Laisse tomber : ça va encore créer des jalousies ! On a assez de problèmes comme ça dans le groupe !
Marc (surpris) : Des jalousies ? Mais pourquoi des jalousies ?

Pensive et tendue, Caroline pose sa main droite sur le visage du jeune homme. Elle fixe attentivement son regard tout en approchant ses lèvres de sa bouche. Marc, dérouté par la situation, se laisse emporter par ce geste inattendu.
Caroline sanglote : Nous allons mourir, n'est-ce pas ? Avoue-le...

Marc se tait. Il sait que Caroline voit clair et que leur destin s'apparente désormais à une étrange chasse à l'homme, dont ils ignorent tout du "prédateur".
Caroline pose sa tête sur l'épaule de son confident. La caméra sort lentement par le pare-brise avant de la voiture, monte à la verticale, donnant une vue étendue sur le quartier enneigé où quelques rares quidams terminent leurs emplettes. Une musique mélancolique accompagne le mouvement vertical de la caméra. Celle-ci termine son mouvement en s'approchant d'une grosse berline noire aux vitres teintées... située une cinquantaine de mètres derrière la voiture de Marc.